Une passerelle désirée par les lyonnais et surnommée « la Girafe » !
Traversant la Saône, la passerelle du Palais de Justice relie le quai des Célestins (rive gauche, côté Presqu’île, 2e arrondissement) au quai Romain Rolland (rive droite, côté Saint-Jean, 5e arrondissement), pour déboucher devant le Palais de Justice et devant la place Paul Duquaire.
Souvent qualifiée « d’élégante », cette passerelle est pourvue d’un pylône unique auquel sont rattachés les câbles soutenant le tablier. De part son emplacement unique, central et proche du marché de la création, elle se trouve très fréquentée par les Lyonnais et les touristes.
Avec sa structure étonnante, la passerelle du Palais de Justice est parfois surnommée « la Girafe » !
Histoire de la passerelle du Palais de Justice
La passerelle du Palais de Justice actuelle a été précédée par plusieurs ponts au fil des siècles. Un premier ouvrage de 10 arches semble avoir été érigé en 1638 au même emplacement : le pont de l’Archevêché.
En mauvais état, il est fermé et démoli en 1778. A cet emplacement est ensuite aménagé un pont de bateaux (12 embarcations de 15 mètres de long, dont deux mobiles, liées entre elles) dès l’année 1778. Ce pont est couramment appelé le « pont Volant », mais aussi « le pont de Bois » et plus rarement le « pont des Célestins ». Il est emporté en partie en 1795 puis totalement en 1798 par la fonte des glaces.
Guillaume Niogret acquiert alors ce qu’il reste de la construction aux enchères (pour 90 600 francs de l’époque) et finance sa reconstruction en 1797. Ce nouveau pont de bois, désormais souvent appelé « le pont Neuf » devient un pont à péage pour 53 ans. Le 25 août 1820, il est abîmé par les retombées d’un feu d’artifice et le 11 mai 1824, des crues endommagent plusieurs de ses piles. De plus en plus fragile aux intempéries, on décide de le détruire et de le remplacer en 1833.
Un pont suspendu de 90 mètres de portée sera construit par la Compagnie Seguin entre 1833 et 1834. La travée centrale avait 48,70 mètres d’ouverture et chaque pile était fondée sur des picots en bois protégés par de volumineux massifs d’enrochements. Mais il emporté par la grande crue de 1840. Passage très important à l’époque, notamment pour desservir le Palais de Justice, ce pont est de nouveau reconstruit en 1844. Il est alors composé de deux piles ancrées près des berges sur lesquelles est soutenue une arche centrale de 47,70 mètres, secondée par deux travées latérales d’environ 20 mètres. Sa chaussée est large de quatre mètres et il comporte également d’un mètre de largeur. Il résistera à l’autre cru importante de 1856, l’eau s’arrêtant à 40 cm de la chaussée. Le péage est racheté par la ville le 08 mai 1865.
100 ans après, tout début septembre 1944, le tablier ainsi que les câbles du pont sont endommagés par les troupes de l’armée allemande juste avant qu’elles ne quittent la ville, lors de leur opération de dynamitage et de destruction des ponts de Lyon. Mais l’ouvrage est réparé et rouvre dès janvier 1945, toujours pour les piétons et les voitures.
En 1968, le service de la Navigation Rhône-Saône obtient la destruction du pont du Palais de Justice ainsi que du « pont du Change », destinés à être remplacés par le « pont Maréchal Juin », nouveau pont pour la circulation automobile et piétonne, situé à mi-chemin des deux ponts et large comme les deux réunis. En effet, le service estime que les deux ponts empêchent de façon trop importante la bonne circulation des embarcations, de plus en plus imposantes.
Le pont amenant au Palais de Justice est ainsi à nouveau démoli en 1972 et il n’est alors pas prévu d’en reconstruire un nouveau : la ville considère notamment qu’avec la construction du pont Maréchal Juin, il ne sert à rien d’avoir deux ponts les uns à côté des autres. Cependant, les habitants des quartiers concernés, ne souhaitant pas faire de grand détour, se révoltent jusqu’à ce que le conseil municipal décide de reconstruire une passerelle suspendue pour piétons, à leur seul usage, très esthétique et qui traverse toute la Saône.
Le projet de l’architecte urbaniste Charles Delfante est retenu et la nouvelle passerelle sera construite en 1982.
Architecture de la passerelle du Palais de Justice
La passerelle du Palais de Justice est un en acier. Elle est conçue comme un pont à haubans (pont où le tablier –travée– est suspendu par des câbles, eux-mêmes soutenus par des pylônes).
Les haubans métalliques sont ici « plantés » dans un mât unique en forme de fourche, lui-même ancré sur la rive gauche de la Saône. Les haubans sont d’un côté arrimés à un énorme bloc de pierre, et de l’autre ils soutiennent la passerelle du Palais de Justice. Le pylône et le tablier sont peints en rouge.
Le mât unique s’envole jusqu’à 32 mètres de haut. L’ouvrage actuel s’étend sur 126 mètres de long et quatre mètres de large .
Placée dans l’axe du Palais de Justice, la passerelle respecte la symétrie classique de l’ensemble.
Article du Progrès de Laurence Bufflier (dimanche 20 avril 2003)
« L’architecte travailla alors à l’esthétisme de l’ouvrage. Le mât fut pensé en triangle et le contrepoids masqué par une sculpture. Restait le problème du tablier que Charles Delfante souhaita le plus mince possible. Mais les volets anti-vents, obligatoire pour ce type de passerelle qui risque de se mettre en vibration et de se retourner, gâchaient toute sa ligne ».
Illuminations lors de la fête des lumières
En 2011…
Accès à la passerelle du Palais de Justice de Lyon
Il est possible d’accéder à la passerelle du Palais de Justice de Lyon en empruntant les transports en communs lyonnais :
Rive droite de la Saône, côté Saint-Jean, 5e arrondissement
- Métro ligne D | Station « Vieux-Lyon »;
+ Bus ligne 31| Direction « Cité Edouard-Herriot » | Arrêt station « Romain-Rolland »;
ou + Bus ligne S1 | Direction « Gare Saint-Paul | Arrêt station « Romain Rolland »;
- Métro ligne A | Station « Cordeliers »;
+ Bus ligne 31| Direction « Cité Edouard-Herriot » | Arrêt station « Romain-Rolland »;
ou + Bus ligne S1 | Direction « Gare Saint-Paul | Arrêt station « Romain Rolland »;
- Bus ligne 40 | Arrêt station « Romain-Rolland »;
Rive gauche de la Saône, côté côté Presqu’île, 2e arrondissement
- Métro ligne A | Station « Cordeliers » ou station « Bellecour »;
- Bus ligne 40 | Arrêt « Passerelle Palais de Justice »;
- Bus ligne S1 | Arrêt « Tupin »;
- Bus ligne 31 | Arrêt « Passerelle Palais de Justice »;
- Bus ligne C13 | Arrêt station « Cordeliers »;
- Bus ligne C9 | Arrêt « Bellecour Le Viste »;
Sources
Patrimoine-lyon.org
Vieux-lyon.org/
Les-ponts-de-lyon.pagesperso-orange.fr
Lyon-france.com
Ruesdelyon.net
Lesrivesdesaone.com
Structurae.info
Lyon-rvl.com
Visitelyon.fr
Guichetdusavoir.org